Le bateau d’Oseberg
Les vestiges archéologiques du bateau d’Oseberg montrent qu’il s’agit du premier navire vikings ayant un mât et une voile. On observe toutefois dans le cas présent que la voile n’a pas remplacé le système de rames qui est toujours l’un des générateurs de mouvement de l’embarcation. Ce dernier a vraisemblablement été ajouté pour que le bateau ait davantage de vitesse pour une navigation côtière. Bien que le bateau d’Oseberg possède un mat et une voile et qu’il soit daté des alentours de l’an 800, soit au début du phénomène Vikings, ses autres caractéristiques n’indiquent cependant pas qu’il ait été utilisé pour effectuer des raids. On observe également que son franc-bord de seulement 0,65 mètre ne permet pas de résister aux sévères conditions de
l’océan et de mener des campagnes de pillage sur de longues distances.
Le bateau de Gokstad
Contrairement au bateau d’Oseberg, le bateau de Gokstad a beaucoup plus de caractéristiques de flottabilité. Celles-ci sont non seulement plus nombreuses mais elles offrent aussi un meilleur angle de rotation ainsi qu’un support pour le mat plus résistant. Par conséquent, le bateau Gokstad daté de 850 après notre ère est considéré comme un bateau de raid. A souligner ici que les vestiges de textiles trouvés dans les bateaux d’Oeseberg et de Gokstad n’étaient toutefois pas en assez bon état pour affirmer à 100% qu’ils faisaient partie de la voile. En revanche, ils confirment l’usage de la laine chez les Vikings.
Quant aux premiers fragments de voile scandinave, ils proviennent de l’église Trondenes. Leur analyse au carbone 14 les date à une période allant de 1280 à 1420. Là encore, ils sont fabriqués en laine. Un des fragments, Trondenes 06, a un oeillet de voile en corde cousu à la main. Cela prouve qu’il s’agit bel et bien d’un fragment de voile.
Revêtement de la voile
Les voiles en laine sont efficaces et fiables par vent fort grâce à leur élasticité. Cependant, la laine est perméable, d’où la nécessité d’une couche d’étanchéité. Des études archéologiques appliquées aux restes et fragments de voiles ont également montré que les Vikings utilisaient un mélange de revêtement comprenant de la graisse, du goudron et de l’ocre.
Sources:
Bill Cooke, Carol Christiansen, Lena Hammarlund, Viking woollen square-sails and fabric cover factor,The International Journal of Nautical Archaeology, Volume 31, Issue 2, 2002, Pages 202-210, ISSN 1057-2414, https://doi.org/10.1006/ijna.2002.1039.
Guðmundsdóttir, Aðalheiður. (2012). Saga motifs on Gotland picture stones: The case of Hildr Högnadóttir. Gotland’s Picture Stones: Bearers of an Enigmatic Legacy, Gotländsk arkiv. 59–71.
Hennius, A. (2018). Viking Age tar production and outland exploitation. Antiquity, 92(365), 1349-1361. doi:10.15184/aqy.2018.22
Werenskiold, Per. (2011). “The Most Sophisticated and Successful High-Speed Ships for Their Time.”