Créé en 2000 par une bande d’amis passionnés, il met en avant plusieurs types de films: fantastiques, horrifiques, et parfois un mélange des deux. On y trouve des réalisateurs confirmés, mais aussi d’autres, moins connus, dont le public ne pourrait pas forcément découvrir le travail.
J’ai décidé d’écrire quelques critiques des films que j’ai pu voir lors du festival. En tant que non-cinéphile (je n’ai jamais vu Citizen Kane ni Lawrence d’Arabie), j’aime quand même beaucoup aller au cinéma quand j’en ai les moyens.
J’essaie d’être le plus objectif possible dans mes critiques, en donnant simplement mon avis d’amateur.
Ce festival m’a permis de découvrir des films de genre et d’étoffer ma culture cinématographique. J’ai aussi mis des notes pour montrer à quel point j’ai aimé chaque film.
d’Emily Blichfeldt
Sans savoir que j’allais voir un dérivé de Cendrillon du point de vue de la belle-sœur, je découvre Elvira, qui sombre lentement dans la folie pour conquérir le cœur du prince. Entre le moment où elle avale un verre pour perdre du poids et la chirurgie à l’ancienne, je vous déconseille de manger devant ce film. L’actrice principale retranscrit tellement bien la douleur que je tirais des grimaces comme si j’étais devant Saw.
Sinon, parlons un peu de la mère… cette ******. Ça m’a rappelé que les angoisses et les complexes sont souvent un cadeau de notre entourage. Tout pour le fric et la célébrité, quitte à perdre sa dignité en chemin.
Bien sûr, j’ai découvert après le film que c’était du norvégien, et pas de l’allemand, ou une autre langue qui, à mes oreilles, sonne un peu comme le crachat de glaire d’un portugais sur les chantiers (bon, peut-être pas la meilleure comparaison, mais vous m’avez compris).
Sinon, je trouve la proposition plutôt cool, même si certaines scènes auraient bien pu se passer de mes pauvres globes oculaires. Note: 4/5
d’Abel Ferry
Des activistes écolos décident d’aller récupérer des caméras qu’ils avaient posées dans un abattoir de cochons pour dénoncer la violence sur les animaux. La sœur d’un des gars de l’équipe, venue voir son frère, s’incruste pour découvrir son nouveau passe-temps — comme c’est mignon. Mais la situation dégénère vite: un des vigiles se prend un enchaînement digne des grandes années de la WWE. Ensuite, s’ensuit une course-poursuite à travers la forêt, poursuivis par le vigile en question, le maire qui est aussi le patron de l’abattoir, un boxeur de cochons, un mec dont je doute qu’il vote à gauche, et un ancien commando qui, je ne suis pas expert, mais souffre sûrement d’un syndrome de stress post-traumatique. Comme vous pouvez l’imaginer, ça part en steak — sans mauvais jeu de mots.
On est dans un monde où on mange de la viande humaine, c’est ce que j’ai retenu du film. J’ai trouvé ça intéressant, mais j’ai l’impression que ça pointe du doigt une industrie et une cause sans vraiment chercher à comprendre le fond. C’est un film d’action sanglant qui repose sur l’idée que l’industrie de la viande, c’est méchant — ce qui n’est pas forcément faux. Note 3/5
d’Albert Birney
On y retrouve Connor avec sa chienne Sandy, à la fin des années 80, qui vit sa vie sans sortir de chez lui. Payé pour dessiner sur son ordi, il passe le reste de son temps devant la télé. Un jour, il tombe sur la pub d’un jeu vidéo dans un magazine appelé OBEX. Le jeu demande d’envoyer des vidéos de soi et de raconter sa vie pour être intégré dans le jeu. Il finit par être transporté dans l’univers du jeu, à la recherche de sa chienne.
L’ambiance du film, qui est en noir et blanc, est très pesante mais aussi apaisante, avec en prime une invasion de grillons devant chez lui. Quand il se rend compte qu’il est dans le jeu vidéo, il y a plein de références au monde du jeu vidéo: les déplacements en ligne droite, les items, et les coups d’épée m’ont fait penser aux jeux rétro (j’ai seulement joué à Pokémon Rouge dans ce style, pour le reste je suis trop jeune). Sinon, le fait que ce film soit homemade, que le réalisateur joue le rôle principal et qu’il ait coûté seulement 10’000 balles, ça force le respect. Comme dirait le poète: si t’as envie de faire un film, t’as juste besoin d’un truc qui filme (Orelsan). Note: 4/5
de Julia Kowalski
On y suit une famille de Polonais immigrés, paysans, dans une ferme de la Loire. Le film commence avec la jeune Nawotka qui semble passer un rite chamanique. On la retrouve plus tard, adulte, en train de faire les foins. On voit que c’est la campagne profonde: les hommes travaillent dur, mais les femmes deux fois plus. En plus de se faire bully par ses deux grands frères, Nawotka semble être hantée par un démon qui lui rend visite la nuit pour prendre possession d’elle. Une nouvelle voisine arrive et interpelle Nawotka, avec qui elle se rapproche doucement.
J’ai trouvé le film intéressant, avec de très beaux plans. La scène du mariage polonais est magnifique, et les scènes de violence sont vraiment intenses. Mais le scénario est un peu brouillon: il y a une scène où la voisine voit Nawotka en pleine possession en train de manger un veau cru, et elle ne se pose pas plus de questions — genre, normal. Sinon, respect aux acteurs, j’ai beaucoup aimé la prestation de l’actrice principale. Note: 3.5/5
de Julia Ducournau
Le film se passe dans les années 80, où l’on suit Alpha, une jeune un peu perdue qui fume des clopes. Le film commence par un flash-back d’Alpha avec son oncle Amin qui a l’air en pleine forme, faux, il est juste défoncé à l’héroïne. Quand Alpha se réveille, elle se retrouve avec un “A” dégueulasse tatoué sur le bras au milieu d’une soirée. Lorsqu’elle rentre, elle a le droit à la technique ancestrale de la douche froide de la part de sa mère pour la faire décuver. Lorsque sa mère voit le tatouage, elle panique, au début on pense qu’elle a peur du sida, mais en fait c’est une maladie qui transforme les gens en pierre. On suit le parcours d’Alpha qui essaie tant bien que mal de se faire une place à l’école alors que tout le monde pense qu’elle a le virus. En plus de ça, tonton Amin, son oncle toxicomane, vient s’installer chez elle pour le meilleur et le pire.
J’ai l’impression que la rédemption est le principal message, j’ai trouvé super intéressante la relation mère-fille, et son attachement de la mère pour son frère qu’elle empêche de mourir. Mais la fin m’a un peu perdu, la fin du film est très poussée à l’interprétation. Avec un Tahar Rahim comme à son habitude stratosphérique qui sauve un peu le film, meilleur acteur de sa génération, son personnage est maîtrisé à la perfection avec une grosse transformation. Note: 3.5/5
de Dylan Southern
On y suit un père et ses deux fils qui viennent de perdre leur mère et qui doivent traverser le deuil. Le père, dessinateur de BD, commence à voir un corbeau humanoïde qui s’incruste petit à petit dans la vie de la famille.
Je ne savais pas que Doctor Strange jouait aussi bien. Ce film qui parle de deuil m’a beaucoup touché, avec la métaphore du corbeau qui murmure des insultes assez drôles à l’oreille du père et qui dit une vérité crue aux enfants. D’ailleurs, j’aime bien l’angle de vue que le deuil entraîne tout l’entourage quand on refuse de l’accepter. Les enfants ont mieux su accepter le deuil que le père, qu’ils voient gentiment sombrer sous leurs yeux. Note: 4/5
De Genki Kawamura
Ce film est inspiré d’un jeu vidéo où l’on est bloqué dans un couloir du métro de Tokyo et, pour trouver la sortie 8, on doit détecter les anomalies dans le couloir où nous passons à chaque fois. L’homme perdu, qui vient d’apprendre qu’il va peut-être être père, se retrouve bloqué dans cette boucle infernale. Il y a aussi l’homme qui marche, qui comme le nom l’indique est là à chaque fois dans le couloir du métro en train de marcher. On apprendra plus tard qu’il était aussi bloqué mais qu’il a perdu la tête. Ensuite, le dernier personnage: l’enfant, qui lui est plus malin pour trouver les anomalies et aide le protagoniste à aller jusqu’au bout.
Le film commence avec une caméra à la première personne et s’ensuit de plusieurs plans-séquences qui se suivent, pour dire que c’est presque un film à huis clos. Chaque plan est magnifique. L’histoire nous tient en haleine à toujours chercher les anomalies, comme dans le jeu des différences. Je trouve qu’il y a un bon rythme tout le long du film, ce qui fait qu’on ne s’ennuie jamais. Note: 4.5/5
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