Enfance

James Cook naît le 27 octobre 1728 dans une famille modeste de Marton (Yorkshire) en Angleterre.

Son père est ouvrier de ferme et sa famille vit très modestement. Quelques années plus tard, cette dernière part s’établir à la ferme de Airey holme, non loin de Great Ayton. Le père de James vient d’y être engagé comme gérant. Le petit garçon n’a que huit ans mais, très vite, il attire l’attention du châtelain Thomas Skottowe. Cet homme est le premier à desceller quelque chose de particulier chez le jeune James. Il décide alors de prendre en charge son éducation et l’envoie à l’école du village. Cela changera le destin du jeune garçon. Pendant ses loisirs, James s’amuse à gravir une colline proche de la ferme, dominant la campagne environnante. Elle devient le terrain favori de James. C’est en ce lieu qu’il découvre le monde sous une autre perspective. Cet endroit lui donne un premier aperçu de la mer. Il n’aura de cesse de s’en rapprocher. Grimper sur des collines ou des montagnes deviendra une habitude chez lui. Il fera cela toute sa vie, partout dans le monde, pour avoir une vue d’ensemble, pour scruter les environs afin de savoir où se trouve la prochaine baie ou une barrière de corail. Par la suite, Thomas Skottowe le place en apprentissage dans l’épicerie du village côtier de Staithes. Deux ans plus tard, l’épicier emmène James un peu plus loin jusqu’au port de Whitby. C’est là qu’il prend une grande décision : il sera marin.  

 

Apprentissage

James a dix-huit ans lorsqu’il est engagé chez un quaker, propriétaire de bateaux, nommé John Walker. Le jeune homme doit alors promettre de ne jouer ni aux dés ni aux cartes ni aux boules, ainsi que de ne pas pratiquer la fornication. En échange, John s’engage à le nourrir, le loger, le blanchir et lui enseigner l’art et les manière d’un marin. James Cook est un jeune homme travailleur, aventurier et extrêmement doué. Il attire ainsi l’attention d’hommes puissants et influents qui deviendront, un jour, ses protecteurs. James Cook apprend à naviguer sur la mer du nord, celle-ci étant parmi les eaux les plus périlleuses de la planète. Les navires sur lesquels il a été formé étaient des « whitby cats », les charbonniers de l’époque. Un jour, il emmènera ces navires robustes et maniables aux confins de la terre.

 

Larguer les amarres

Au bout de huit ans, John Walker propose à James Cook le poste de maître d’équipage. Contre toute attente, ce dernier décline la proposition. Il préfère rejoindre la Royal Navy à Londres en tant qu’apprenti marin, l’échelon le plus bas. Pourquoi ? Pour la plupart des historiens, c’est le début de la guerre contre la France. La flotte doit donc s’agrandir pour faire face à la menace. En outre, James Cook a toujours dit que la marine était pour lui une manière de faire fortune et son instinct ne l’a pas trahi. Un mois plus tard, il est nommé second et en moins de deux ans, il est promu maître d’équipage, le même grade que celui proposé par John Walker. La Navy du 18ème siècle était dominée par le népotisme. Pour être promu officier, il fallait être quelqu’un et il fallait avoir des relations. Cependant, James Cook n’est pas entré en grade grâce à sa famille, mais de par son seul mérite, ce qui est rare au 18ème siècle. 

 

 Batailles et cartographie

James Cook continue donc son ascension en tant que second et doit, de fait, diriger les navires. Jadis, les cartes n’étaient pas aussi précises que celles que nous connaissons de nos jours. On y accordait d’ailleurs peu d’importance. Mais à l’époque de James Cook, cette approche est entrain de changer. En effet, la Grande-Bretagne élargit son empire, gagne de nouveaux territoires outre-mer et combat ses concurrents dans des batailles planifiées depuis Londres. On connaît encore peu ces territoires éloignés. Les seules références sont donc les cartes mais, à présent, les frontières entre les colonies des différents pays sont des armes pour le pouvoir et les diplomates. Cela nécessite donc des cartes plus précises. Très vite, ce besoin va devenir urgent. En 1756, c’est le début de la guerre de 7 ans, un conflit majeur opposant l’Angleterre à la France.

Deux ans plus tard, James Cook, alors âgé de vingt-neuf ans est envoyé en Nouvelle France (Canada actuel) pour rejoindre la flotte britannique. L’objectif de cette dernière ? Conquérir l’Amérique du Nord. La première ligne de défense française se trouve dans la forteresse de Louisbourg. Cette campagne est un véritable tournant pour James Cook. Les anglais débarquent par surprise non loin de la plage de Kennington Cove (Nouvelle Ecosse) et gagnent la bataille de Louisbourg. 

 

Amitié naissante et révélation

Le lendemain de la chute de la forteresse, James revient marcher sur la plage. Il y rencontre un jeune homme nommé Samuel Holland. Ce dernier utilise un instrument étrange. Celui-ci n’est autre que la planchette*. Cette dernière s’avère une révélation pour James. Il comprend très vite qu’elle peut révolutionner la précision des cartes navales. C’est un moment décisif dans sa manière de penser car l’utilisation de cet instrument pour le relevé des cartes maritimes lui permet de gagner énormément en précision et en fiabilité. James Cook trouve sa voie. Jusqu’à présent, pour naviguer, les marins comme lui dépendaient des connaissances locales, de croquis sommaires et d’une liste de voies de navigation. À présent, en tant que cartographe, il peut dresser des relevés d’une précision scientifique inégalée. C’est donc sur cette fameuse plage de Kennigton Cove que James, à l’origine simple maître d’équipage va devenir un des plus grand navigateur au monde. James Cook et Samuel Holland deviennent de très bons amis. Une amitié fondée sur l’amour pour cette nouvelle science, la cartographie. 

 

Notoriété

Quand la campagne britannique s’arrête pour l’hiver, le capitaine de James Cook l’encourage à se perfectionner en réalisant le relevé des alentours. Une fois de plus, l’appui d’un supérieur l’aide à progresser. James Cook acquière ainsi la notoriété en tant que cartographe. Il est à noter que la première carte qu’il a dessinée est parfaitement conservée à l’Institut Hydrographique de Toten dans le Somerset en Angleterre. 

Cet extraordinaire marin va démontrer qu’il est non seulement capable de mener les navires à bon port mais aussi qu’il peut gagner des batailles. Il en donne la preuve l’été suivant en aval du fleuve St-Laurent dans la capitale française de Québec. La flotte britannique remontant le fleuve est bloquée par une étroite et dangereuse passe appelée la Traverse. Le passage a été balisé par les français mais tous les repères ont été enlevé par ceux-ci pour empêcher les anglais d’avancer. On confie alors à James Cook la responsabilité d’assurer le passage des cent-quarante-et-un navires anglais par la Traverse. Chaque nuit, lui et son équipe surveillent le fleuve pour trouver le passage secret. Le résultat de leurs observations conduit à l’un des épisodes les plus dramatique de la guerre. 

Une fois la Traverse passée, les anglais débarquent prenant de cours leurs adversaires. La bataille qui s’ensuit sur les plaines d’Abraham assoient la domination britannique au Canada. Cette bataille décisive va sceller le sort de l’Amérique du Nord et en particulier du Canada. Elle révèle ainsi ce que James Cook avait déjà pressenti : c’est bien la cartographie qui a mené les britanniques à la victoire. 

James Cook reste au Canada pendant un an après la guerre et impressionne ses supérieurs par son génie et ses compétences dans l’élaboration  des cartes navales. Après cette guerre l’Angleterre devient une grande puissance mondiale, ce qui donne à James Cook la chance de prouver son talent. Ce conflit lance donc la carrière de James Cook. Sans elle, il n’aurait pas pu évoluer aussi rapidement. 

 

Conclusion

Voici la fin de la première partie de la vie de James Cook. Dans le prochain, il sera question de mariage, d’une importante nomination, d’une première exploration et d’un plan secret de l’amirauté Anglaise. Car voyez-vous, cher lecteur, ce fameux James Cook, Découvertes a décidé d’en faire toute une histoire…

Patrick Perret

* Instrument de mesure composé d’une planche en bois et d’un instrument de visée, nommé alidade à pinnules ou lunette suivant l’époque. Il était utilisé pour mesurer les angles dans les opérations de relevés de terrain. Le plan était dessiné à la main lors du relevé sur une feuille de papier posée sur la planchette.