Le tatouage japonais

Patrick Perret

Publié le 03/01/2024

Au cours de son histoire remontant à la nuit des temps, le tatouage traditionnel japonais (irezumi) est devenu l’une des formes les plus évoluées d’ornements corporels au monde.

Irezumi

Irezumi signifie littéralement: insertion d’encre pour décorer le corps. Il a la particularité de recouvrir celui-ci de motifs sophistiqués et de symboles issus de l’imaginaire collectif. Son porteur incarne un fragment de cet héritage qu’il contribue à perpétuer jusqu’à sa mort. Il faut attendre la période d’Edo* (1603-1868) pour trouver l’origine de l’Irezumi, encore pratiqué de nos jours. Aujourd’hui, l’irezumi reste une pratique confidentielle, malgré son ancrage profond dans l’identité japonaise.

Le peuple

Le tatouage vient du peuple. Les samouraïs avaient droit au seppuku (coupure au ventre), une manière de montrer qu’ils pouvaient supporter la douleur. La populace commença à se tatouer pour démontrer qu’elle pouvait elle aussi endurer la souffrance. Pendant l’ère Edo, le tatouage était utilisé pour stigmatiser les criminels à vie. Aujourd’hui, il est encore perçu comme étant un signe d’appartenance aux Yakuzas, la mafia japonaise, à la prostitution ou comme un symbole machiste des classes sociales les plus basses.

Ambivalence et pudeur​

Pourtant, l’irezumi est ambivalent. Malgré sa mauvaise réputation, le tatouage est aussi une marque de grand courage, la preuve qu’on supporte la douleur pendant des heures. Cependant, la pudeur étant une marque de la culture japonaise, on n’affiche pas ses tatouages, d’où le non-encrage des parties du corps exposées au regard. «Au pays du soleil levant, ce qui est beau est souvent caché», comme

Horishi
À notre époque, le maître tatoueur, appelé Horishi (Hori, signifiant graver) est le dépositaire de l’art plus que centenaire de l’Irezumi. L’Horishi est un personnage secret travaillant dans la discrétion.

Le tatoueur confectionne lui-même ses outils en attachant de fines aiguilles par un fil de soie au bout d’un manche de bambou. Chaque manche peut comprendre de deux à trente-six aiguilles selon le type de travail et la partie du corps concernée. Entourée de rites, la préparation minutieuse des outils et ingrédients fait l’objet d’un cérémonial immuable.

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